Transport mobilité :
Succès ou échec ?
Au programme du conseil municipal, vendredi 6 mai, le service « transport mobilité » mis à l’essai depuis septembre dernier par la municipalité.
Ce service, qui est payant, a pour objectif de transporter, grâce à un minibus prêté par l’Ehpad, les séniors de plus de 55 ans vers le marché les mercredis et samedis matin et vers le Club Loisirs Détente les jeudis après-midi.
Bilan au bout de six mois : 14 usagers inscrits et 408 € facturés. Les usagers sont principalement les séniors qui fréquentent les jeudis le Club Loisirs Détente. Par contre, les mercredis et samedis matin, le minibus est désespérément vide.
Pour Mme la Maire, ce bilan traduit un succès !
Pour nous, il traduit un échec : seulement 14 usagers inscrits au bout de six mois, alors que ce service s’adresse à tous les séniors de plus de 55 ans. Et pour une recette de 408 €, qui ne couvre même pas les frais de facturation !
Nous avons une explication à cet échec : le service est payant (2 € le trajet, même pour une distance très courte) et le système est trop compliqué (dossier préalable à remplir, réservation 24 heures avant, horaires imposés, etc.).
Depuis le début, nous défendons l’idée d’un service de transport gratuit et simple d’utilisation. Beaucoup de petites villes l’ont déjà mis en place avec réussite.
Alors, pourquoi pas à Gannat ?
Un transport solidaire, vraiment ?
Ce « transport mobilité » a pour ambition de prévenir l’isolement social et préserver l’autonomie des séniors de plus de 55 ans en favorisant leur mobilité.
D’ailleurs, il s’appellera désormais « transport mobilité solidaire ». Et là, ça nous interpelle !
Un transport solidaire, c’est permettre à des personnes âgées, qui souffrent d’isolement, de solitude, d’aller en ville, au marché, dans les associations, bref d’avoir une vie sociale.
Un transport solidaire, c’est permettre la prise en charge des personnes à mobilité réduite de tous âges pour faciliter leurs déplacements dans la ville.
Faire payer à ces personnes 2 € le trajet, pour des distances parfois très courtes, est-ce vraiment de la solidarité ?
Surtout quand le minibus est prêté gracieusement par l’Ehpad et que celui-ci en assure l’entretien et fournit même gratuitement l’essence !
Facturer 2 € chaque trajet à des personnes qui souffrent d’isolement, de handicap, oui, cela nous interpelle.
N’est-ce pas le rôle d’une commune d’accorder une attention particulière aux personnes les plus fragiles, les plus dépendantes ?
Transport mobilité, certes, mais solidaire, vraiment ?
Mais à quoi sert le Conseil Municipal ?
Si le « transport mobilité » était à l’ordre du jour du dernier conseil municipal, c’était en fait pour régulariser la situation juridique du service, à travers des conventions avec la Région, le CCAS et l’Ehpad.
Il est vrai qu’après six mois de fonctionnement, il était temps de régulariser !
Par contre, le conseil municipal n’était pas invité à débattre de questions pourtant essentielles : quels publics concernés ? quels circuits ? service gratuit ou accès payant ? comment prendre en charge les personnes en situation de handicap ? etc…
Nous avons bien essayé, en demandant à Mme la Maire que le conseil municipal se prononce, par un vote, sur la gratuité du service ou l’accès payant.
Vu le bilan des six premiers mois (14 usagers inscrits et 408 € de recette !), la question nous semblait pertinente. Mme la Maire a refusé le vote du conseil municipal.
Un conseiller a proposé à Mme la Maire d’expérimenter la gratuité pendant six mois, ce qui était une excellente idée. Encore et toujours non !
Bref, vous l’aurez compris, le conseil municipal était invité à « régulariser ». Point.
Faciliter les déplacements pour tous dans la ville, avoir une attention particulière pour les personnes âgées, isolées ou dépendantes, c’est aujourd’hui un enjeu majeur dans toutes les communes, petites, moyennes ou grandes.
Et pourtant, à Gannat, au conseil municipal, il est difficile d’en débattre…
Alors oui, parfois on se demande vraiment à quoi sert le conseil municipal !